« Sirāt »

de Oliver Laxe (2025)

L’histoire de Luis, accompagné de son jeune fils Esteban, qui s’aventure dans le désert au cœur des montagnes marocaines, à la recherche de sa fille, dont il n’a plus de nouvelles depuis plusieurs mois. L’histoire d’un père prêt à tout pour ses enfants. L’histoire d’un homme, désespéré et désemparé, qui se greffe à une bande de ravers pour traverser les étendues de sable, parce que l’espoir le fait vivre. L’histoire d’un homme qui cherche, qui perd, qui se perd et enfin qui se cherche.

Un de ces films rares : si denses et si riches, qui s’inscrivent dans nos mémoires de spectateurs. Avec « Sirāt », le réalisateur franco-espagnol Oliver Laxe nous entraîne dans un road trip électrisant et terrifiant, une odyssée sensorielle dans les étendues du désert marocain, et dans une réflexion nihiliste sur la condition humaine en déclin. 

Un scénario brillamment écrit, imprévisible, cru et cruel, qui nous épate autant qu’il nous rend mal à l’aise. Une parabole sur notre monde, où rien ni personne n’est épargné. Une mise en scène digne d’une masterclass, magistrale, qui combine les plans larges et les images sublimes de ces étendues désertiques à une bande-son techno percutante et envoûtante. 

Un film visuellement époustouflant, enrichi aussi par des scènes iconiques - notamment la scène des mines, d’une réussite à couper le souffle - qui nous met face à une cruauté et des vérités profondément dérangeantes. On est à la fois conquis et dégoûtés, optimistes et résignés. Face à la beauté des images, secondée par une angoisse flottante, on est désemparés. 

Oliver Laxe s’impose ici comme un grand cinéaste, maîtrise chaque détail de son œuvre et nous bouscule. Un coup de cœur. Un vrai film de cinéma comme on en voit peu, qui fait mal aux tripes, mais qui fait du bien aux yeux. 

Sortie salle (France) : 10 septembre 2025, Pyramide Distribution

@lavisdecharlie