« La voix de Hind Rajab »

de Kaouther Ben Hania (Sawt Hind Rajab, 2025)

Gaza, janvier 2024. Au Croissant-Rouge, les bénévoles reçoivent l’appel d’une petite fille de six ans cachée dans une voiture au milieu des tirs retentissants. Ils font tout leur possible pour la garder en ligne et la rassurer, le temps d’envoyer une ambulance; le temps presse. Une opération qui aurait dû pendre quelques minutes s’étend finalement sur plusieurs heures. 

Une fiction documentaire qui nous plonge entièrement dans l’état d’urgence de Gaza. 

Plus qu’inspiré d’une histoire vraie, ce huis clos oppressant et angoissant mélange fiction et réalité, en alternant la reconstitution et les véritables enregistrements de ce 29 janvier 2024. 

Tout aussi impuissant que ces bénévoles, le spectateur est témoin du temps qui passe, de la nuit qui tombe, des cris et des tirs qui retentissent. Sans jamais rien voir, il devine tout et n’est laissé qu’avec sa réflexion sur l’état du monde. 

La mise en scène très minimaliste et crue n’empêche pas au film d’être réussi, au contraire. 

Chaque minute qui passe intensifie la tension, amplifie ce climat anxiogène et tue lentement et à petit feu, toute lueur d’espoir. 

Déchirant, presque écœurant, ce film lève un voile sur une période beaucoup trop sombre de notre histoire contemporaine et questionne les fondements même de notre humanité.

Sortie salle (France) : 26 novembre 2025, Jour2Fête

@lavisdecharlie