« Eddington »

de Ari Aster (2025)

Mai 2020. Alors que le monde est touché par la pandémie, que les émeutes font rage et que le mouvement Black Lives Matter bat son plein, la petite ville d’Eddington semble encore loin de tout ça. Elle devient surtout le terrain de jeu entre les egos du maire Ted Garcia, qui cherche à renouveler son mandat, et au shérif, Joe Cross, persuadé qu’il serait meilleur représentant de la ville que son rival, plus tourné vers les habitants et moins esclave du gouvernement. 

Sur cette base, Ari Aster nous embarque dans ce qui semble être un Western moderne, animé par une palette de personnages aussi originaux qu’excentriques, des caricatures d’eux-mêmes, pleinement assumées et par moments complètement absurdes. 

La réalisation est parfaitement maîtrisée, les plans sont magnifiquement filmés et les propos crus et actuels nous percutent grâce à l’humour noir qui engorgent les situations et répliques de ces personnages presque ridicules et névrosés.

Une version moderne du rêve américain dans une société qui vit de contradictions et qui est désormais esclave d’une folie collective sans foi ni loi. 

Soutenu par un casting 5 étoiles, dont les interprétations brillantes ne font qu’ajouter de la matière à une œuvre dense, construite sur différents niveaux de lecture ; le genie d’Ari Aster nous offre un film à la fois provoquant, grotesque, absurde et complètement chaotique, qui nous scotche et ne nous laisse pas indifférent.

Une claque cinématographique, qui n’a pas fini de nous faire cogiter.

Sortie salle (France) : 16 juillet 2025, Metropolitan FilmExport

@lavisdecharlie