« Smashing Machine »

de Benny Safdie (The Smashing Machine, 2025)

Mark Kerr est un géant du MMA. Lutteur redouté qui n’a jamais connu une défaite, il voit sa vie basculer le jour où il perd son premier combat. L’échec le plonge dans le noir, où s’enchaînent addictions et conflits. Il se sent seul, impuissant et incompris, jusqu’à ce que sa santé n’atteigne un point de non retour, déclic qui lui fait choisir la vie. C’est un nouveau Mark Kerr qui renaît, clean, plus humain et plein d’humilité. 

Primé Lion d’Argent à la dernière Mostra de Venise, ce biopic signé Benny Safdie est bien plus qu’une simple biographie de sportif. Grâce à sa caméra en mouvement, souvent à l’épaule et les gros plans récurrents qui donnent la juste place aux détails, le réalisateur dresse un portrait intimiste, au plus proche de son protagoniste. 

Les silences et lenteurs nous rapprochent de ce personnage d’allure inatteignable, mais en profondeur bien plus sensible qu’il n’y parait. Pour donner vie à cette légende vivante, qui mieux que Dwayne Johnson, lui-même ancien joueur de catch, déjà connu et acclamé pour son physique impressionnant, pour interpréter ce géant torturé. 

A la fois imposant et touchant, Dwayne Johnson incarne ce personnage aux ressentis étouffés et aux émotions refoulées de façon magistrale et avec un naturel presque déconcertant. 

Il lui donne une profondeur inattendue et rare, le fait vivre autant à travers ses forces qu’à travers ses faiblesses. Il révèle l’humain derrière le géant, avec une authenticité sensiblement poignante. 

Secondé d’une Emilie Blunt simplement parfaite, qui lui laisse la juste lumière, Dwayne Johnson nous prouve grâce à ce rôle qu’il est bien plus que The Rock. Un acteur aux milles facettes, qui ne cessera de nous surprendre. 

Ainsi, « Smashing Machine » est à voir parce que c’est exactement le genre de film indépendant signé A24, désarmant et émouvant, qui prend aux tripes. 

Un biopic d’une authenticité telle, qui ne laisse pas indifférent. Le portrait d’un homme qui se nourrit de sa gloire, qui tombe, qui se perd et qui de retrouve enfin. 

Un beau film, violent par moments, mais plein d’empathie. 

Et ce, pour les amateurs de catch ou non.

Sortie salle (France) : 29 octobre 2025, Zinc Film

@lavisdecharlie