« Dossier 137 »

de Dominik Moll (2025)

Stéphanie, enquêtrice à l’IGPN, doit gérer le dossier 137, celui d’un jeune gilet jaune défiguré par un tir de LBD. Contrairement à ses collègues de la police qui s’attendent, manque de preuves, à ce que l’enquête soit rapidement classée, Stéphanie refuse de lâcher l’affaire sans avoir rétablit la vérité. La vraie.

Dominik Moll revient, après « La Nuit du 12 », avec un autre thriller au cœur du service de police, « Dossier 137 ». Cette fois-ci, il choisit l’IGPN pour déployer son récit, cette division de l’ombre censée rétablir la justice face aux forces de l’ordre qui s’égarent. Mais à quel prix ? 

On suit Stéphanie, ancienne policière anti-stup, au cœur de cette enquête aussi floue qu’évidente. On la suit dans ses réflexions, ses doutes, ses états d’âme, mais surtout, son profond désir de justice. 

Sur fond d’un Paris violent, la réalisation classique parfaitement maîtrisée de Dominik Moll prend toute son ampleur grâce à Léa Drucker, qui s’impose comme le pilier de ce film. Son interprétation authentique et réaliste tient l’entièreté du récit, donne toute la profondeur au personnage et en fait le sujet héroïque d’un monde corrompu. Tiraillée par ces deux biais, c’est l’enquête d’une femme qui veut redonner la juste place à la morale, à la vérité. Sans filtres. 

Encore une fois, Dominik Moll lève le voile, avec brio, sur les dysfonctionnements d’un système trop souvent violent et abusif, à qui tout est permis. 

Un film violent et poignant, une claque, tant par ses images que par sa puissance psychologique. Sans artifices, Dominik Moll nous met, à nouveau, face à nos contradictions. 

Aucun système n’est parfait, mais tout système se doit d’être juste, un juste compas moral de son humanité.

Sortie salle (France) : 19 novembre 2025, Haut et Court

@lavisdecharlie