« Synonymes »

de Nadav Lapid (Synonyms, 2019)

« Jeune homme grand, beau et baraqué », c’est ainsi que se décrit Yoav, jeune et ancien soldat israélien fuyant sa patrie pour la France, dans l’espoir d’y trouver un monde juste.

Ce portrait physique d’un Adam désillusionné va d’emblée marquer le spectateur, ce corps aux atouts sculptés et imposants – mais ce n’est qu’une accroche, qu’un chemin facile pour attirer le public et l’amener ensuite au plus profond des idéaux anti-nationalistes clamés haut et fort par ce personnage en quête du moi.

Un film grouillant de symbolismes, à commencer par ce manteau jaune, sous-entendant d’une part l’optimisme du protagoniste et d’autre part la trahison envers son pays, ou de son pays envers ses idéaux.

Paradoxalement, les mots ne suffisent pas pour décrire « Synonymes », une fiction politiquement et poétiquement engagée, rythmée par un sujet fort, un acteur à la prestation énergique et une caméra tremblante, puissante et présente.

Nadav Lapid nous claque, choque, et signe ici un coup de maître.

Sortie salle (France) : 27 mars 2019, SBS Distribution

@lavisdecharlie